Collégiale Saint-André de Grenoble

Collégiale Saint-André de Grenoble
Présentation
Type
ÉgliseVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-de-l'Espérance (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Saint André
Style
Architecture romaneVoir et modifier les données sur Wikidata
Religion
CatholicismeVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Classé MH ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Site de la Collégiale Saint André de Grenoble
Localisation
Département
Isère
Commune
Grenoble
Coordonnées
45° 11′ 34″ N, 5° 43′ 41″ EVoir et modifier les données sur Wikidata
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La collégiale Saint-André, appelée aussi église Saint-André, est une ancienne collégiale située sur la place Saint-André à Grenoble, en face de l'ancien Palais du parlement du Dauphiné.

Il s'agit de l'ancienne chapelle privée des dauphins fondée en 1228 pour abriter leur sépulture. Son édification a été assurée par les revenus des mines d'argent de Brandes-en-Oisans près de l'Alpe d'Huez. Elle est dédiée à saint André.

Histoire

La collégiale Saint-André est un édifice d'une remarquable homogénéité fondé au XIIIe siècle par André Dauphin[1]. La collégiale Saint-André de Grenoble avait été voulue par son fondateur comme chapelle palatine et nécropole de sa dynastie à la suite de l'inondation de Grenoble en 1219.

Le parti de nef unique, transept bas, chevet carré et clocher latéral (couronné par une belle flèche octogonale en tuf), associé à l'emploi de la brique, constitue un véritable manifeste d'une mode architecturale spécifiquement dauphinoise, des XIIIe et XIVe siècles.

Le chapitre de religieux, initialement installé sur ses terres de Champagnier en 1226[2], est transféré à Grenoble l'année suivante, avec l'accord de l'évêque Soffroy[1],[3]. L'archevêque de Vienne, Jean de Bernin, est chargé de rédiger les statuts[1]. Le chapitre de treize chanoines est dirigé par un prévôt[1],[2]. L'église est destinée à rivaliser avec l'évêque, co-seigneur de la ville médiévale avec le dauphin. Les armoiries simples du chapitre étaient D’azur à une croix d’or en sautoir. Le sceau capitulaire représentait saint André d’argent tenant sa croix en sautoir de la main droite.

Cette église au style pur et dépouillé abrita le tombeau des dauphins[4], détruit en 1562 par les troupes protestantes du baron des Adrets durant les guerres de Religion.

Lieu de rencontre et parfois de tension entre le politique et le religieux, c'est le seul monument construit par les anciens souverains de la province à nous être parvenu presque intact.

Le Dauphiné ayant été acquis par les rois de France en 1349, la collégiale continua de jouer son rôle de chapelle royale. Le dauphin Louis, futur roi Louis XI, lors de sa présence en Dauphiné de 1447 à 1456, la combla de privilèges et en fit la chapelle du nouveau Parlement du Dauphiné. De plus, le , le roi Louis XI donna aux chanoines le droit de nommer à tous les canonicats et bénéfices vacants par lettres-patentes[5]. Sous les voûtes de la collégiale se déroulèrent maints événements majeurs : prédications de saint François de Sales, conversion du duc de Lesdiguières au catholicisme, visites royales. L'église vit aussi passer le jeune Stendhal, qui habitait non loin de là.

Les chanoines furent dispersés par la Révolution en 1790, et le dernier prévôt, Jean-Pierre Gallien de Chabons, partit en exil avant de devenir, sous la Restauration, évêque d'Amiens.

Désormais simple église paroissiale, la collégiale abrite depuis le , dans le transept nord, le tombeau du célèbre chevalier dauphinois Pierre Terrail de Bayard qui reposait jusqu'alors au couvent des Minimes de la plaine de Saint-Martin-d'Hères (sa statue est située sur la place Saint-André, à proximité immédiate de la collégiale). On trouve aussi, dans le transept sud des reliques de sainte Philippine Duchesne, religieuse et missionnaire du XIXe siècle originaire de Grenoble.

La cloche de l’église Saint-André sonnait le sing (du latin signum) à 10 heures tous les soirs, prévenant ainsi les habitants que les portes de la ville de Grenoble allaient se fermer, coutume qui subsiste jusqu’en 1877[6].

Il est à noter que saint François de Sales (1567-1622) et saint Jean Bosco (1815-1888) ont prêché dans la collégiale et que saint Jean-Baptiste de La Salle y est venu suivre une retraite.

Liste des prévôts de Saint-André
  • Hugues, premier prévôt, cité entre 1226 et 1237
  • Guillaume, cité en 1265 et 1268
  • André d’Albon, cité en 1270
  • Guillaume de Claix, cité en 1270
  • Guillaume, cité en 1278, archevêque d’Embrun en 1286
  • Guillaume Vieux, cité en 1290 et 1291
  • Guillaume de Claix II, cité en 1293
  • Guillaume Vieux II, membre du conseil du dauphin, cité en 1300
  • Pierre de Bérenger du Gua, cité en 1307/1308
  • Jean Alleman († 1319 ?)
  • Hugues Vieux († 1323)
  • Marquis de Clays († 1335), cité en 1331 et 1335
  • Reymond de Bérenger de Morges, cité entre 1346 et 1363
  • Humbert Pilat († 1373), ministre de Guigues VIII et Humbert II, participa au traité de cession du Dauphiné à la France en 1349
  • Jean des Oches, cité en 1385 ?
  • Pierre de Magnier, secrétaire et écrivain du Saint-Siège apostolique, cité entre 1401 et 1421
  • Pierre Aymon de Chissé, élu en 1421, évêque de Nice en 1422 puis de Grenoble en 1427
  • Jean Dury († 1435), conseiller delphinal
  • Jacques de Godable, cité en 1438 ?
  • Jean de Saint-Germain, procureur général des États du Dauphiné, cité en 1438 et 1464
  • Antoine Armuet († 1476), conseiller delphinal, cité en 1467 et 1468
  • Jacques Robertet, protonotaire apostolique et conseiller au Parlement, cité en 1477 et 1489
  • Urbain de Myolan, cité en 1502, évêque élu de Valence en 1503
  • Denis Gaucher († v. 1525)
  • Jean-Baptiste Guillon Cocherus († 1528), cité en 1528
  • Jacques Caille, protonotaire apostolique, prieur de Saint-Robert de Cornillon et conseiller-clerc au Parlement de Paris, cité en 1529 et 1535
  • François de Saint-Marcel d'Avançon, conseiller et garde des sceaux du Parlement, puis évêque de Grenoble, 1553-1575
  • Pierre Griffon, cité vers 1575 ?
  • Gaspard Bonet, cité en 1579
  • Vital Robelet († 1601), 1575 (?)-1601
  • Isaac de Buffières († 1627), 1601-1627
  • René du Pilhon († 1651), conseiller au Parlement, 1627-1651
  • Alexandre du Pilhon († 1708), conseiller au Parlement et neveu du précédent, 1652-1653
  • Flodoard Moret de Champrond († 1691), 1653-1689
  • Flodoard-Ennemond Moret de Bourchenu († 1744), neveu du précédent, official et vicaire général du diocèse, par la suite évêque de Vence, 1690-1714
  • Jean-Pierre de Bally de Montcarra († 1763), neveu du précédent, official et vicaire général, 1714-1755
  • Marc-Joseph de Bally de Roison († 1775), neveu du précédent, official et vicaire général, 1755-1775
  • Charles d'Agoult († 1824), par la suite évêque de Pamiers, 1776-1787
  • Jean-Pierre de Gallien de Chabons († 1838), par la suite évêque du Puy puis d’Amiens, 1787-1790
 

La collégiale est desservie de 2008 à 2017 par l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, puis de 2017 à 2022 par la Fraternité Saint-Pierre, communautés qui y célèbrent selon la forme extraordinaire du rite romain. Depuis 2022, la collégiale est desservie par le clergé diocésain dans le cadre du motu proprio Traditionis custodes.

Le clocher

La collégiale vue depuis la place de Gordes.

Image caractéristique de la ville de Grenoble, le clocher de la collégiale se dresse avec en fond le massif de Belledonne. Haut de 56 mètres, il fut achevé à la fin du XIIIe siècle. Il contient un carillon de trois cloches. Le bourdon (do#3) fut fondu en 1693 et porte les armes du prévôt Flodoard Moret de Bourchenu. Les deux autres cloches (fa#3, mi3) datent du XIXe siècle.

L'orgue

La première mention d'un orgue date de 1439. Le buffet actuel fut construit entre 1701 et 1704, sur une tribune édifiée en 1686. On y installa l'instrument (12 jeux, un seul clavier) conçu par le facteur lyonnais François du Fayet.

En 1748, Samson Scherrer apporte des modifications et fait passer le nombre de jeux à 24. La composition actuelle de l'orgue date de 1946. Plusieurs grands artistes s'y produisirent, dont Marcel Dupré et Gaston Litaize. Le titulaire fut pendant plus de trente ans l'organiste et compositeur Félicien Wolff.

Protections

Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [7].

Auparavant, certaines parties avaient été classées (clocher en 1908, portail occidental en 1956) et d'autres inscrites (pignon ouest et tympan en 1936, puis l’église en totalité à exception des parties classées en 2009)[7].

Notes et références

  1. a b c et d Auguste Prudhomme, Histoire de Grenoble, Grenoble, A. Gratier, (lire en ligne), p. 109.
  2. a et b Regeste dauphinois, p. 175, Tome 2, Fascicules IV - VI Acte no 6836 (lire en ligne).
  3. Regeste dauphinois, p. 183, Tome 2, Fascicules IV - VI Acte no 6877 (lire en ligne).
  4. Trois souverains furent en effet enterrés dans le chœur : André en 1237, Jean II en 1319 et Guigues VIII en 1333.
  5. Lettres patentes de Louis XI, Lagny, le 20 juin 1468 (lire en ligne).
  6. Site grenoble-patrimoine.fr, page sur la place Saint-André, consulté le 1er avril 2021
  7. a et b Notice no PA00117181, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Gilles-Marie Moreau, Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, L'Harmattan, 293 pages, 2010, (ISBN 2296130623)
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes

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Liens externes

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  • Paroisse Notre-Dame de l'Espérance, diocèse de Grenoble-Vienne
  • Les grandes orgues de la collégiale Saint-André de Grenoble, Isère-France
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