Grands jours d'Auvergne

Les grands jours d’Auvergne furent des tribunaux exceptionnels du XVIIe siècle, appelés Grands Jours, qui jugèrent en dernier ressort les affaires qui localement avaient donné lieu à des décisions contestables ou avaient été soustraites à la justice. Présidés par un Commissaire du roi et composés de magistrats professionnels mais étrangers à la province, ils durent ramener l'ordre et la paix civile.

Grands jours d'Auvergne de 1582

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Grands jours d’Auvergne de 1665

Grands jours d'Auvergne 26 septembre 1665

Les Grands Jours d'Auvergne eurent lieu à Clermont et au Puy du au pour réprimer les abus commis par une partie de la noblesse de la province afin de « tirer les peuples de l'oppression des puissants » selon les mots du procureur général Denis Talon (1628-1698). Cela concernait aussi bien les hobereaux rapaces et brutaux, que les juges locaux corrompus trop accommodants pour les nobles et souvent impitoyables pour les humbles. Il y eut près de 12 000 plaintes.

En quatre mois, sur plus de 1 360 affaires, il y eut 692 condamnations prononcées, dont 125 concernaient des nobles[1]. Sur les 347 condamnations à la peine capitale prononcées, seulement 23 furent exécutées[2], dont beaucoup en effigie :

  • Claude Pestels de Frayssinet, décapité en 1668 à Clermont ;
  • Charles Durand de Bonne, baron de Sénégas, décapité à Plaisance sur la place publique ;
  • Jacques Artaud de Saint-Germain, comte d’Apchon (amende et restitution) ;
  • Louis de Bourbon, marquis de Malause, (65 000 livres de restitution, 4 000 livres d'amende) ;
  • le comte d'Espinchal, seigneur de Massiac (exécuté en effigie, son château est confisqué et rasé) ;
  • Jacques-Timoléon de Montboissier-Beaufort-Canillac, marquis de Canillac, de Pont-du-Château, sénéchal de Clermont (exécuté en effigie, tous ses biens confisqués, son château de Saint-Urcize rasé).
  • François IV de Salers, baron de Salers, est condamné par contumace en 1666 à la peine de mort, et son château est rasé « à trois pieds du sol ».

En contribuant à affirmer l’autorité du roi, « source de toute justice », les Grands Jours ont été l’un des instruments de mise au pas de la noblesse après les troubles de la Fronde.

Bibliographie

  • Esprit Fléchier (publiés par B. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont), Mémoires de Fléchier sur les Grands-jours tenus à Clermont en 1665-1666, Paris, chez Porquet, (lire en ligne)
  • Arlette Lebigre, Les Grands jours d'Auvergne : désordres et répression au XVIIe siècle, Paris, Hachette, 1976. (ISBN 2-01-003339-6).
  • Augustin Jean-Marie, Les Grands Jours, une cour supérieure foraine sous l'Ancien Régime, revue Histoire de la justice 1/2011 (N° 21), p. 41-47[3].
  • Rémi Oulion, 1665 : Les Grands Jours, quand la justice du Roi tient ses assises en Auvergne, Portet-sur-Garonne, Editions Midi-Pyrénéennes, , 45 p. (ISBN 979-10-93498-90-4)


Notes et références

  1. Dominique Le Page et Jérôme Loiseau, Pouvoir royal et institutions dans la France moderne, Armand Colin, , 300 p. (ISBN 9782200613075, lire en ligne), p. 149
  2. François Saint-Bonnet et Yves Sassier, Histoire des institutions avant 1789, 3e édition, Montchrestien, 2008, p. 396.
  3. Jean-Marie Augustin, « Les Grands Jours, une cour supérieure foraine sous l'Ancien Régime », Histoire de la justice, vol. N° 21,‎ , p. 41–47 (ISSN 1639-4399, lire en ligne, consulté le )
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