Théorème de Monge

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En analyse mathématique, le théorème de Monge sert à étudier le comportement d'une fonction de deux variables au voisinage d'un point critique.

Énoncé

Soit une fonction f {\displaystyle f} à deux variables x {\displaystyle x} et y {\displaystyle y} . Soit un point critique ( x 0 , y 0 ) {\displaystyle (x_{0},y_{0})} . On a en ce point les dérivées premières :

f x ( x 0 , y 0 ) = p = 0 {\displaystyle {\frac {\partial f}{\partial x}}(x_{0},y_{0})=p=0}
f y ( x 0 , y 0 ) = q = 0 {\displaystyle {\frac {\partial f}{\partial y}}(x_{0},y_{0})=q=0}

On pose pour les dérivées secondes :

2 f x 2 ( x 0 , y 0 ) = r {\displaystyle {\frac {\partial ^{2}f}{\partial x^{2}}}(x_{0},y_{0})=r}
2 f x y ( x 0 , y 0 ) = s {\displaystyle {\frac {\partial ^{2}f}{\partial x\partial y}}(x_{0},y_{0})=s}
2 f y 2 ( x 0 , y 0 ) = t {\displaystyle {\frac {\partial ^{2}f}{\partial y^{2}}}(x_{0},y_{0})=t}

Les notations p , q , r , s , t {\displaystyle p,\,q,\,r,\,s,\,t} sont appelées « notations de Monge ».

Le calcul du déterminant Δ = r t s 2 {\displaystyle \Delta =rt-s^{2}} permet de distinguer les cas suivants :

  • si Δ > 0 {\displaystyle \Delta >0} le point critique est un extrémum local :
    • si r > 0 {\displaystyle r>0} , c'est un minimum ;
    • si r < 0 {\displaystyle r<0} , c'est un maximum ;
  • si Δ < 0 {\displaystyle \Delta <0} , on a un point selle – ou point col ;
  • si Δ = 0 {\displaystyle \Delta =0} , on ne peut rien conclure et il faut mener une étude locale.

Exemples

Coniques

Pour un paraboloïde f ( x , y ) = x 2 + y 2 {\displaystyle f(x,y)=x^{2}+y^{2}} , le seul point critique est en ( 0 ; 0 ) {\displaystyle (0;0)} . On a :

r = 2 , s = 0 , t = 2 Δ = 4 > 0 {\displaystyle r=2,s=0,t=2\Leftrightarrow \Delta =4>0}

C'est donc un minimum (global).

Pour un hyperboloïde f ( x , y ) = x 2 y 2 {\displaystyle f(x,y)=x^{2}-y^{2}} , le seul point critique est aussi en ( 0 ; 0 ) {\displaystyle (0;0)} . On a :

r = 2 , s = 0 , t = 2 Δ = 4 < 0 {\displaystyle r=2,s=0,t=-2\Leftrightarrow \Delta =-4<0}

C'est donc un point-selle.

Surface cubique

Pour f ( x , y ) = 2 x 3 y 4 3 x 2 {\displaystyle f(x,y)=2x^{3}-y^{4}-3x^{2}} , on a deux points critiques en ( 0 ; 0 ) {\displaystyle (0;0)} et ( 1 ; 0 ) {\displaystyle (1;0)} , mais :

r = ± 6 , s = 0 , t = 0 Δ = 0 {\displaystyle r=\pm 6,s=0,t=0\Leftrightarrow \Delta =0}

Il faut donc mener une étude locale de la fonction pour conclure.

Notes et références

  • Olivier Rodot et Jean-Étienne Rombaldi, Formulaire de maths : Licence, Prépas, Capes, De Boeck Supérieur, , 448 p. (ISBN 9782807341425, lire en ligne), p. 214.
  • Jean-Pierre Ramis, André Warusfel, François Moulin, Xavier Buff, Emmanuel Halberstadt, Jacques Sauloy et Monique Ramis, Mathématiques : Tout-en-un pour la Licence 2, Dunod, , 4e éd., 1104 p. (ISBN 9782100859474, lire en ligne), p. 821-822.
  • Bernard Joppin, Analyse MP, Éditions Bréal, coll. « Les nouveaux précis Bréal » (ISBN 9782749522739, lire en ligne), p. 468.

Articles connexes

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